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Le Radeau

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illustration Lucy M. May

photo Emily Gan

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Les jeux du crépuscule

2021–2024, oeuvre scénique pour 7 interprètes, 75 minutes

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Les jeux du crépuscule est un événement qui multiplie les occasions d’interroger notre rapport individuel et collectif au vieillissement et à la maladie. Rassemblant une oeuvre d’art vivant, une installation visuelle, un recueil de poèmes, un atelier pour la co-présence, un espace de parole pour les proches-aidants et un cercle de rêve, cet événement polyphonique cherche à multiplier les perspectives sur le sujet et, surtout, à susciter des expériences et des déplacements intérieurs.


Démarche

« C’est Mouvement de passage qui a engendré l’idée de cet événement inspiré de 6 années de visites dansées dans nombre de CHSLD. L’intention était de créer une œuvre-témoin qui transcende les mémoires physiques, sensorielles et émotives de chacun·e des artistes ayant nourri le projet, et de poser les questions essentielles ayant émergé de cette expérience substantielle et transformatrice.

Mouvement de passage m’aura appris qu’en étant à l’écoute, pleinement en soi, en se laissant toucher par l’autre, les rôles sociaux normalement assignés pouvaient se dissoudre. Sans le prévoir, les résident·es des CHSLD ont suscité ce bouleversement épatant et nous ont permis d’accéder à un ailleurs.

Avec Les jeux du crépuscule, j’espère une œuvre qui aille au-delà d’un simple témoignage qui “métabolise le vécu” des danseur·euses et musicien·nes, mais qui reflète l’expérience profonde et singulière qui se manifeste dans le moment de rencontre entre deux inconnus réunis dans la présence. Rappelant l’assemblage imprévu de personnes dans un même CHSLD, j’espère restituer à la fois l’humeur et la profondeur des relations qui règnent en ces lieux. Il s’agit également pour moi d’une invitation à atténuer les frontières entre les générations et à modifier les perceptions sur le rôle et l’apport des personnes âgées à l’univers social. Bousculant la pensée établie, l’œuvre est imaginée comme un manifeste en éloge à la maladie comme partie intégrante de la santé, comme processus, comme transformation.

Nous vieillissons tous au même rythme. En se portant à la rencontre d'autres générations, nous rencontrons d’autres parties de nous-même. C’est à notre propre fragilité intérieure que revient la responsabilité de ré-enchanter le monde. »

— Ariane Boulet

Lisez l’étude de La chaire de recherche Consciousness and Personhood Technologies de l’Université McGill dans la revue Dementia sur les travaux d’Ariane Boulet en CHSLD.


Crédits
Représentations
Soutien financier
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